Panoptique

Au carrefour de l’opéra et de la performance électro-acoustique, PANOPTIQUE est une occasion de faire entendre les voix de celles et ceux dont l’espace s’est réduit. Une réécriture collective et immersive du cycle de 24 lieder de Franz Schubert pensé comme une rencontre de la scène avec les milieux fermés, carcéraux et psychiatriques.

A partir d’une expérience lointaine, celle d’un narrateur arpentant l’Allemagne enneigée au XIXe siècle, les participant.es rencontrés lors d’un parcours de 2 ans en centres pénitentiaires et psychiatriques en France, Angleterre et Belgique, sont invités à créer pour nous emmener dans un voyage visuel, musical, sonore et poétique.

Qui est ce marcheur ? Que cherche t-il ? Pourquoi a t’il décidé de quitter un foyer aimant ? Et qui est cette femme qu’il laisse derrière lui tandis qu’il s’échappe vers les grands espaces de la nature ? Autant de questions qui traversent PANOPTIQUE au travers de yeux et des histoires des participant.es. En écho à ce narrateur lointain, leurs paroles expertes viennent questionner l’enfermement aujourd’hui, cette notion aussi intime que sociétale.

PANOPTIQUE est un voyage où le paysage désolé est le miroir de l’errance psychique du narrateur. Sur scène, cinq musicien.nes – une voix lyrique, un piano, une flûte, des instruments électro-acoustiques – entrent en dialogue, par delà les murs avec les participant.es dont les voix mêlées aux sons de leur environnement, inlassablement, émergent. En écho, la musique se fait obsédante, entêtante, électronique.

L’espace scénique lui-même devient protagoniste, cet espace oppressant, aliénant. Les corps disparaissent et apparaissent dans des tableaux tantôt frénétiques, tantôt contemplatifs. Le dedans et le dehors se brouillent dans des paysages chimériques où les protagonistes cheminement, sans cesse, où la marche devient course, sidération, pulsation et coup de folie.

Ce qui se joue sur scène, c’est une histoire contemporaine de l’enfermement.

Mais Panoptique est un appel à vivre cette histoire et non seulement à la voir. Brisant le 4e mur, un dispositif sonore immersif constitué de 48 enceintes disséminées dans la salle, oblige alors les publics à être à la fois spectateur.ices et acteur.ices de cette partition intime : l’enfermement physique et mental d’un narrateur qui tourne en rond.

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