Opéra éco-féministe

UN FUTUR DÉSIRABLE N’ EXISTERA QUE SI NOUS PARVENONS À L'IMAGINER

spectaclesopéra éco-féministe

Et si la soprano ne mourrait pas à la fin ?

Et si les modèles féminins portés à la scène inspiraient des futurs désirables et œuvraient à des sociétés plus égalitaires ?

Et si l’opéra devenait un terrain de jeu pour mettre au travail collectivement les enjeux d’égalité homme/femmes et de violences sexistes et sexuelles ?

création : 2026durée : 1:30public : tout public

Le répertoire lyrique comme terrain de jeu

Emparons-nous du répertoire lyrique pour mettre au travail les récits et les héroïnes des oeuvres phares : si certaines figures féminines font exception, la plupart, comme le décrit Catherine Clément dans L’Opéra ou la défaite des femmes, meurent d’amour, de chagrin, de solitude, de maladie…ou de la main de l’homme. Son analyse nous pousse à nous interroger sur ces représentations de genre et sur les connexions entre les mouvements contemporains d’émancipation des femmes, les courants de pensées qui nourrissent leurs actions, leurs luttes et leurs revendications. Parmi ces courants, l’écoféminisme s’impose pour questionner l’intersectionnalité des dominations de l’homme sur les femmes (le patriarcat), et la domination-destruction de la nature par l’espèce humaine.

Un modèle de résilience sociale inspiré de la résilience écologique

Loin des très nombreuses dystopies que les enjeux contemporains et les nouvelles technologies inspirent aux créateurs de notre génération, le COLLECTIF MEUTE veut porter à la scène un modèle de résilience sociale inspiré de la résilience écologique. Cette démarche collective se construira à partir des singularités des participant.e.s et du milieu dans lequel ils et elles s’inscrivent, par analogie avec la diversité et la complémentarité des organismes d’un écosystème. Chaque opéra sera notre terrain d’expérimentation mêlant citoyens, chercheur.se.s, musicien.ne.s, performeur.se.s.

Un parcours participatif pour construire des récits collectifs

Sarah Théry et Claire Pasquier souhaitent coordonner un travail de réécriture des récits opératiques avec des citoyen.ne.s de tous âges et genres. Dans une approche pluridisciplinaire, ce parcours mêlera écriture de livret, création visuelle et compositionnelle. A travers des outils d’écriture proche des pratiques de slam, des outils théâtraux issus du théâtre de l’opprimé, des techniques de raisonnement contrefactuel, nous écrirons des récits collectifs. Nous composerons des tableaux scénographiques.

Mais au delà des mots, l’opéra est une émotion, une vibration. Comment sonne l’air d’une femme qui n’agonise pas, mais se relève, combat, milite, gagne ? A quand un choeur de femmes célébrant la sororité ? Comment compose-t-on en laissant la place au collectif ? Un accompagnement à la composition sera déployé dans le cadre du projet européen Erasmus + Co-creation Hub (en collaboration avec la compagnie Albero, le Greek National Opera, RESEO, l’University of Music and Performing Arts Vienna, Wiener Staatsoper) afin de questionner les méthodologies de composition engageant un geste de co-création. L’équipe de composition de l’opéra écoféministe (en cours) en bénéficiera pour explorer les possibles de la co-composition de cet opéra.

Une déambulation de l’espace public vers les maisons d’opéra

Comment découvrir cette création à notre image si on ne passe pas la porte des opéras ? COLLECTIF MEUTE vous emmène dans l’espace public pour y planter le premier module de son opéra déambulatoire, qui pénètre ensuite au coeur des institutions musicales pour faire découvrir aux spectateur.ice.s novices comme initiés la magie des maisons d’opéra.

Au cœur de l’éco féminisme, il y a l’art dans le quotidien, pas un art bourgeois ou cérébral, mais un art au quotidien, créé collectivement et s’appuyant sur des images fortes et à fort pouvoir d’impact pour rendre visibles leurs revendications. Pensé comme une performance in situ, l’opéra éco-féministe n’oublie pas non plus son ambition de gesamtkunstwerk, chaque module s’empare de son environnement pour y déployer les instrumentistes, chanteurs et performeurs, éléments scénographiques pour composer des tableaux visuels puissants.

Une mise en perspective des saisons d’opéra et trait d’union vers le répertoire

Plusieurs modules composent ainsi le spectacle, chacun basé sur un opéra. Pour les lieux de diffusion, il s’agit de choisir dans la dizaine de modules créés pour établir une résonance avec leur programmation. L’opéra écofeministe se fait alors trait d’union vers les oeuvres présentées sur la grande scène pour mettre en perspective leurs récits au regard de la société contemporaine.

De part son parcours participatif et didactique, l’opéra écoféministe permet également à un nouveau public de découvrir les spectacles des saisons en connaissant les enjeux musicaux et dramaturgiques des oeuvres phares du répertoire. De Purcell à Berg, nous traversons le baroque, les époques classiques et romantiques jusqu’à la construction du dodécaphonisme. Trois siècles de répertoire explorés à travers différentes cultures et dans différentes langues. Autant de portes d’entrée vers l’opéra pour public diversifié.

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