clameurs

Décloisonner l’écosystème lyrique, diversifier les lieux de diffusion, s’ouvrir à des publics et des parties prenantes divers, construire ensemble de nouveaux narratifs et de nouvelles musiques : pour répondre à ces enjeux, le COLLECTIF MEUTE  crée des parcours de création partagés et explore des formats divers : opéra participatif, performance électro-lyrique, impromptus (formats courts), installations interactives.

MEUTE explore les nouvelles technologies afin de faciliter la pratique artistique par le numérique. Il désacralise la création en utilisant des dispositifs interactifs comme base d’un travail collaboratif. En ateliers comme en processus de création, il s’agit de développer l’interaction avec l’œuvre et le pouvoir d’agir.

Des dispositifs nomades permettent une grande mobilité sur le territoire. La création d’objets numériques pérennes et consultables en ligne par tous.tes favorise une connexion durable avec les oeuvres et entre les participant.e.s. Dans ses créations, MEUTE utilise des nouvelles technologies dans des dispositifs sonores et visuels immersifs, embarquant petits et grands dans une approche sensorielle de la musique .

Meute explore l’hybridation des langages artistiques pour penser la rencontre des esthétiques comme une rencontre des publics : utiliser de nouveaux instruments de musiques électro-acoustiques pour s’affranchir de la technicité avec les non-professionnels et permettre à la création opératique d’être plus inclusive.

Soyez Furieux, projet-processus rhizomique, permet d’approfondir une recherche méthodologique et artistique sur la création partagée. On y explore différentes formes de création, et expérimente différentes modalités de participation. Les créations interrogent le thème de l'identité, de l'appartenance à un territoire et à une communauté.

Furieux - performance lyrique électro-acoustique

Furieux est un cri libérateur pour chœur citoyen inspiré du mythe de Dionysos. Les participant.e.s sont invité.e.s à interpréter sur scène un rituel lyrique fait de corps, de voix, de décors amplifiés et de musique électronique en direct. L’opéra est interprété par une participant.e.s, Sarah Théry - chanteuse lyrique, Bastien Poncelet - performeur et Sylvain Rabourdin- violoniste.

Isoloir et Ballade dans l'au-delà - installations interactives

L'Isoloir est une installation in situ pour recueillir et offrir des « droits de panoramas », créations visuelles et sonores utopiques pour transformer le paysage urbain depuis notre fenêtre. Réflexion autour de la notion d'identité et de territoire, l’Isoloir permet d'enrichir la réflexion engagée par la proposition scénique Furieux, par une proposition poétique et interactive in situ. La Ballade dans l'au delà invite les visiteurs à arpenter un espace interactif où leurs pas déclenchent événements lumineux, sonores et vent. Une errance qui devient composition live et collective.

Symphonie de grille-pains, chœur parlé - Impromptus participatifs

Plusieurs impromptus participatifs explorent des scènes de Furieux dans des ateliers participatifs qui invitent le tout public à découvrir l’œuvre et à entrer en création. Ces impromptus invitent à voir la performance, sensibilisent aux thématiques abordées, et sont des formats légers adaptables en tous lieux.

Partition augmentée - recherche-création

La partition augmentée est un outil de co-création en ligne, spécifiquement conçu pour le projet-processus Furieux, qui permet d'accompagner les résidences de création. Ce support plurimédia vise à immerger les participant.e.s dans un flux de stimuli les emmenant vers une écriture musicale et gestuelle au plateau. Il interroge l'écriture de l'oeuvre d'art vivant en proposant un archivage des expériences vécues par les participant.e.s. Les enseignant.e.s des laboratoires Geriico et TVES de l’Université de Lille et leurs étudiant.e.s de master suivent cette recherche-création. La région Hauts-de-France et la MEL soutiennent cette recherche et la DRAC l’élaboration des dispositifs numériques innovants intrinsèques au projet. L’Opéra de Lille accompagne la démarche artistique et territoriale et accueille en ses murs le processus.

Comment entrer en mouvement quand il n’y a pas d’horizon? Comment avancer quand notre espace s’est réduit au point de ne plus pouvoir se mouvoir? (EINE) WINTERREISE est un triptyque qui explore la notion d’enfermement à travers la réécriture de l’oeuvre de Franz Schubert et Wilhelm Müller au travers d’expérience contemporaine. Issu d’un parcours de trois ans en hopitaux psychiatriques et en centres pénitentiaires, (EINE) WINTERREISE se décline en trois formats distincts comme autant de portes d’entrées aussi intimes que politiques.

Dans les blancs laissés par la musique et les mots, (EINE) WINTERREISE se construit comme une expérience partagée. L'errance sans fin, le cheminement perpétuel, sont des choses qui se vivent et non qui se regardent. Par l’utilisation d’un système de spatialisation sonore, de dispositifs visuels immersifs et de l’hybridation des languages artistiques, (EINE) WINTERREISE brise le 4e mur et invite les publics à être acteur.ice.s autant que des spectateur.ice.s de ce qui se joue ici : l’enfermement psychique et physique d’un protagoniste qui tourne en rond.

Et si la soprano ne mourrait pas à la fin? Et si les modèles féminins portés à la scène inspiraient des futurs désirables et oeuvrait à des sociétés plus égalitaires ? Et si l’opéra devenait un terrain de jeu pour mettre au travail collectivement les enjeux d’égalité homme/femmes et de violences sexistes et sexuelles ? Loin des très nombreuses dystopies que les enjeux contemporains et les nouvelles technologies inspirent aux créateurs de notre génération, le COLLECTIF MEUTE veut porter à la scène un modèle de résilience sociale inspiré de la résilience écologique : UN FUTUR DÉSIRABLE N'EXISTERA QUE SI NOUS PARVENONS À L'IMAGINER Un parcours de création participatif pour construire des récits collectifs et ouvrir le public de l'opéra Emparons-nous du répertoire lyrique pour mettre au travail les récits et les héroïnes des oeuvres phares : si certaines figures féminines font exception, la plupart, comme le décrit Catherine Clément dans L'Opéra ou la défaite des femmes, meurent d'amour, de chagrin, de solitude, de maladie...ou de la main de l’homme. Son analyse nous pousse à nous interroger sur ces représentations de genre et sur les connexions entre les mouvements contemporains d'émancipation des femmes, les courants de pensées qui nourrissent leurs actions, leurs luttes et leurs revendications. Parmi ces courants, l'écoféminisme s'impose pour questionner l’intersectionnalité des dominations de l’homme sur les femmes (le patriarcat), et la domination-destruction de la nature par l’espèce humaine. De part son parcours participatif et didactique, l’opéra écoféministe permet également à un nouveau public de découvrir les spectacles des saisons en connaissant les enjeux musicaux et dramaturgiques des oeuvres phares du répertoire. De Purcell à Berg, nous traversons le baroque, les époques classiques et romantiques jusqu’à la construction du dodécaphonisme. Trois siècles de répertoire explorés à travers différentes cultures et dans différentes langues. Autant de portes d’entrée vers l’opéra pour public diversifié. Composer l’opéra de demain : formation-création européenne Erasmus+ vers la co-composition Comment sonne un opéra où l’héroïne ne meurt pas ? Quelle musique émerge de ces nouveaux récits ? Que chante une femme qui gagne un combat ?  Comment la voix et l’orchestre transmettent ces émotions nouvelles aux spectateur.ice.s ?  Le COLLECTIF MEUTE s’entoure de compositeur.ices venant de divers horizons musicaux, dans une approche d’hybridation musicale et d’ouverture à toutes influences stylistiques et culturelles. Prenant en compte la singularité d’un geste de composition s’ouvrant à la co-création, auquel les musiciens ne sont pas ou peu formées dans le cadre académique, il est prévu de faire participer l’équipe de composition à un projet européen Erasmus plus intitulé “Co-creation hub”. Le projet porté par la compagnie Albero, le Greek National Opera, l'University of Music and Performing Arts Vienna, LE CONSORTIUM MATERAHUB et le COLLECTIF MEUTE en collaboration avec le Wiener Staatsoper et le réseau européen RESEO, vise à former les compositeur.ice.s aux spécificités de la composition dans le cadre d’un projet de co-création. Il se déroule de 2025 à 2027 en France, Italie, Autriche et Grèce et prévoit une approche théorique, pratique et analytique de la composition dans un cadre de co-création dont bénéficiera l’équipe de l’opéra éco-féministe. Parties prenantes des parcours de co-création, les compositeur.ice.s pourront expérimenter avec les citoyen.ne.s de nouvelles techniques de co-composition afin de composer collectivement l’opéra éco-féministe. Il s’agira de construire avec chaque groupe un chemin de composition adapté, afin de permettre à toustes de déployer un geste musical en résonance avec les réécritures de livret, et de nourrir l ’exploration par les compositeur.ice.s de formes musicales innovantes. Renouveler les principes de production : Une coopération avec les co-producteurs à chaque phase du projet Nous souhaitons engager une coopération réelle avec les co-producteurs, dès le départ du projet. L’idée est de réunir des institutions co-productrices souhaitant s’engager dans les différentes phases de l’opéra écoféministe,  afin  de garantir un réel dialogue avec leur programmation. Phase de création : Nous co-créons ainsi, sur leur territoire, un ou plusieurs modules de l’opéra éco-féministe, en lien avec les habitants et les structures relais de leur territoire, et en articulation avec les actions de médiations et d’accompagnement de la pratique amateure de leur structure. Cette phase de création comprend des ateliers de recherche-création avec les citoyen.ne.s, et un accueil en résidence de création pour finaliser un ou plusieurs  module de l’opéra écoféministe Phase de diffusion : La phase de diffusion prévoit ensuite la programmation des modules créés sur place, éventuellement en articulation avec d’autres modules, créés chez d’autres co-producteurs. L’articulation de un à cinq modules créant l’opéra écoféministe se fait en lien avec la programmation de l’institution, afin de mettre en perspective les enjeux sociétaux soulevés par les oeuvres du répertoire programmés dans la saison une performance déambulatoire de l'espace public vers les maisons d’opéra Comment découvrir cette création à notre image si on ne passe pas la porte des opéras ? COLLECTIF MEUTE vous emmène dans l’espace public pour y planter le premier module de son opéra déambulatoire, qui  pénètre ensuite au coeur des institutions musicales pour faire découvrir aux spectateur.ice.s novices comme initiés la magie des maisons d’opéra. Chaque module s’empare de son environnement pour y déployer les instrumentistes, chanteurs et performeurs, éléments scénographiques pour composer des tableaux visuels puissants. Une mise en perspective des saisons d’opéra et un trait d'union vers le répertoire Plusieurs modules composent le spectacle, chacun basé sur un opéra. Pour les lieux de diffusion, il s’agit de choisir dans la dizaine de modules créés pour établir une résonance avec leur programmation. L’opéra écofeministe se fait alors trait d’union vers les œuvres présentées sur la grande scène pour mettre en perspective leurs récits au regard de la société contemporaine.